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Résultats provisoires du projet de pose d’émetteurs

L’objectif de ce projet est de mieux comprendre la dispersion des cigognes du Zwin Parc Nature dans l’espace et dans le temps, y compris en fonction de l’évolution de leurs conditions de vie (en particulier par rapport à leur dépendance aux décharges).

Le projet met en lumière leurs itinéraires de migration, les lieux où elles hivernent, ainsi que les difficultés qu’elles rencontrent. La cigogne est une espèce à protéger et les données récoltées par les émetteurs fourniront des informations cruciales pour garantir sa survie. Dans les années à venir, d’autres cigognes seront équipées de ce type d’appareil.

Résultats provisoires

Nombre de cigognes baguées

  Baguées

Encore en vie à ce jour*

2019 3 1
2020 4 2
2021 5 1
2022 5 4
2023 5 5
TOTAAL 22 14

 *moment de la mise à jour: juillet 2023

Résultats

Le projet de pose d’émetteurs nous permet de mieux comprendre les différents aspects de la vie d’une cigogne. Le suivi des schémas de migration et d’hivernage nous a permis de mieux comprendre leur comportement migratoire. En outre, cette recherche nous apprend également comment les cigognes exploitent leur environnement au cours de leurs déplacements saisonniers et quels sont les dangers ou les causes possibles de décès auxquels elles sont toutes confrontées.

Exploitation de l’environnement

Nos recherches ont montré que les décharges et les sites d’élimination des déchets sont des zones d’alimentation très importantes pour les cigognes, tant pendant la période de migration qu’en hiver.

Pour les cigognes, les décharges sont des sortes d’immenses fast-foods. Ce sont des lieux où des quantités importantes de nourriture sont disponibles en permanence et cette nourriture est également réapprovisionnée à intervalles réguliers. Ce sont donc des sources de subsistance prévisibles pour les cigognes. En effet, il est beaucoup plus facile d’y faire les poubelles que d’avoir à chercher soi-même constamment de la nourriture. Dans les décharges, les cigognes trouvent non seulement de la nourriture parmi les déchets, mais aussi des souris et des rats. Le projet de pose d’émetteurs a déjà montré que les cigognes parviennent toujours à trouver les sites d’élimination des déchets, de la Belgique au Maroc.

Toutefois, l’avenir de ces sources de nourriture est incertain. En Espagne notamment, alors que la plupart de nos cigognes survolent ce pays ou qu’elles choisissent d’y passer l’hiver, les décharges à ciel ouvert vont devoir être fermées pour se conformer à la législation européenne sur les déchets. Il sera alors très intéressant de voir comment les cigognes feront face à la disparition d’une importante source de nourriture.

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Site d’hivernage

Les schémas de migration des oiseaux migrateurs ne sont pas statiques. Sous l’influence de conditions changeantes, le comportement migratoire est invariablement sujet à des modifications. Notre projet de pose d’émetteurs vise à comprendre l’évolution du comportement migratoire des cigognes du Zwin.

Depuis le lancement du projet en 2019, nous avons déjà fait quelques observations intéressantes, y compris concernant les sites d’hivernage. Tout d’abord, nous avons clairement constaté que toutes les jeunes cigognes émettrices émigrent du Zwin pour hiverner loin au sud de chez nous. La plupart des oiseaux passent leur premier hiver en Espagne ou dans le nord du Maroc. Cependant, nous avons découvert qu’une petite proportion non négligeable de nos oiseaux migre bien plus au sud : ces oiseaux traversent le Sahara pour hiverner dans le Sahel ouest-africain, du Mali au Sénégal. Traditionnellement, c’était la zone d’hivernage des cigognes d’Europe occidentale et, apparemment, certains oiseaux font encore ce long voyage de plus de 5 000 kilomètres, y compris la traversée risquée de l’inhospitalier désert du Sahara.

Dès leur deuxième hiver, les cigognes émettrices choisissent d’hiverner en Europe. Il arrive que certaines cigognes choisissent un lieu fixe pour passer les hivers successifs, mais ce n’est pas courant. Elles changent souvent de lieu d’hivernage, généralement plus au nord.

Tout cela participe de nos efforts continus pour percer les secrets de ces oiseaux et comprendre comment ils font face aux défis de leur environnement et de la migration.

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Site de nidification fixe

Dotées d’une remarquable capacité d’orientation, la plupart des cigognes retrouvent sans difficulté leur site de nidification dans la région du Zwin.

En 2023, deux oiseaux nicheurs se sont déjà établis dans le Zwin Parc Nature et ses environs. Une étape importante a été franchie aussi en 2023 : le premier jeune d’une cigogne émettrice — la cigogne Hadewijch — a pris son envol du Zwin Parc Nature.

Par ailleurs, une autre cigogne émettrice, Spencer, a choisi de nicher dans le nord-ouest de la France, près de la ville de Caen, à quelque 350 kilomètres du Zwin. Ces données montrent que certains oiseaux ne font pas toujours le choix le plus courant de nicher là où ils sont nés.

 

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Réserves sur les résultats

Il est important de ne pas tirer de conclusions trop hâtives sur les informations récoltées, en particulier pour des oiseaux qui ont une longue espérance de vie comme les cigognes.

Notre projet de pose d’émetteurs a été lancé en 2019. Nous n’en sommes qu’au début de ce que nous pouvons apprendre sur les oiseaux émetteurs. Les résultats disponibles ici doivent être lus en tenant compte du fait que, au fur et à mesure que le projet se poursuivra, les résultats obtenus seront de plus en plus fiables et qualitatifs et nous serons en mesure de suivre toujours plus d’oiseaux sur une période de plus en plus longue.